Mots d'accueil
Mesdames, Messieurs, en vos titres et qualités,
Chères et chers collègues,
Chères étudiantes, chers étudiants,
Au nom de la faculté de Philosophie et Lettres, je suis très heureux de vous accueillir, même virtuellement, au colloque international Fictions morales à la fin du XVIIIe siècle : traduction, diffusion, réception à l’échelle européenne, organisé par Valérie Leyh et Vera Höltschi en collaboration avec Alexa Craïs (Université Toulouse Jean-Jaurès) et Magali Fourgnaud (Université Bordeaux Montaigne).
Je tiens à les remercier pour ce beau projet, qui s’inscrit dans une tradition chère à notre université tout en la renouvelant. L’étude des échanges culturels est en effet au cœur des recherches de nombreux enseignants de la faculté. Menée depuis longtemps sous la bannière de la philologie médiévale, de la littérature comparée et de la traductologie, rejointes plus récemment par la sociologie de la littérature ou l’étude des productions transmédiatiques, cette thématique scientifique constitue l’une des orientations fondamentales de l’institut de recherches NaLTT (acronyme de Namur Research Institute of Langage, Text and Transmediality). Ce dernier refuse lui aussi les cloisonnements, puisqu’il rassemble des linguistes et des littéraires, des germanistes, des romanistes et des classiques, autour des usages de la langue en société, que ces derniers soient ou non artistiques, s’accompagnent ou non d’images, se matérialisent sous forme de livre ou sur tout autre support.
Les fictions morales dont ces journées de réflexion traiteront plus particulièrement nous conduiront dans l’Europe du XVIIIe siècle, plus précisément en Allemagne et en France, où circulent alors abondamment des contes, nouvelles, anecdotes et historiettes destinées pour partie à l’édification morale des enfants et jeunes adultes. L’expression d’« édification morale » ne doit pas s’entendre dans un sens trop étroit. À la différence du prêche, par exemple, la fiction confronte régulièrement le lecteur à des dilemmes moraux, le conduisant ainsi à réfléchir par lui-même à de nouvelles façons d’être et de se comporter.
Saisir l’importance de ces fictions au sein de l’espace européen où elles circulent et se développent, sans pour autant oublier les effets de lecture que produit leur insertion dans des traditions nationales aux logiques différentes, est une question essentielle pour la recherche. C’est aussi un enjeu de première importance à l’heure où triomphent les isolationnismes les plus barbares.
Que ces journées soient l’occasion d’échanges et de dialogues, sources de découverte et d’approfondissements ; qu’elles témoignent de notre passion pour la recherche, dans sa dimension collective notamment ; et elles seront déjà une grande réussite.
Bienvenue à ce colloque !
David Vrydaghs, Doyen de la faculté de Philosophie et Lettres à l'Université de Namur